Chronique de Hanouka

par Déborah Malka Cohen Alias Junes Davis

Ils sont partout !

Tout le monde connait l’histoire miraculeuse de Hanouka, avec la fiole qui a duré huit jours au lieu de brûler une journée à la victoire des Maccabées (et non d’un maccabée comme l’un de mes élèves de Talmud Torah avait confondu un jour !).

La célébration de Hanouka passe par de symboles forts qui restent gravés dans nos esprits, comme celui de se donner rendez-vous tous les soirs pour allumer des fioles flottantes pendant huit jours entiers. Manger des beignets/sfeing/donuts (rayer la mention inutile selon votre origine ou votre lieu de résidence), accompagnés de latkes ou/et de banatages (rien ne vous de les déguster ensembles ! On se lâche, c’est la fête des miracles donc aucune calorie ne viendra s’incruster au compteur !).

En nous donnant la Torah, D. nous a donné notre lumière sur le monde pour combattre l’obscurantisme. Pour tout vous dire, en rédigent ces paragraphes, ce grand mot « obscurantisme » ne m’évoquait pas grand-chose. Après recherche, j’ai enfin compris que l’obscurantisme, c’est resté dans l’ignorance et ne pas nourrir son esprit. Étudier la Torah au quotidien ( et non quand il n’y a plus rien à voir sur les plateformes en streaming) nous aide à lutter contre le danger de rester sans connaissance. Car oui, si l’on reste sans savoir, on créer un vide, et ce vide peut être remplacé par des idées, voire des valeurs, provenant de n’importe quel bon orateur et cela peut-importe sa religion.

Dis comme ça, c’est flippant et surtout cela parait trop gros pour être vrai. Franchement, nous ne sommes pas si influençables que cela. Il ne faut pas exagérer. Hum… Je vous mets au défis de chanter le psaume 143 et Jingles bells par cœur. Je mise directe sur Jingles bells ! Même si à plusieurs reprises l’histoire nous a prouvé, qu’en tant que juif dès que nous nous sommes laissés entrainer par un esprit, certes, brillant mais non-juif, on nous l’a renvoyé à la figure par le très célèbre « Sale juif. Retourne chez toi !».

On a cette capacité follement facile de s’adapter à la lumière de l’autre. Celle qui appartient aux autres nations. À la machine à discret à café, ou à la pause déjeuner, on ne va pas se mettre à crier à tue-tête la Braha sur l’aliment qu’on avale. On va la murmurer ou carrément le réciter dans notre tête pour la jouer le plus discret possible !

Est-ce un mal ?

Heureusement que l’on n’étale pas son judaïsme à la figure de l’autre ! Nul besoin de le crier sur tous les toits.
Il arrive même parfois de tomber sur des collègues/ voisins /amis non-juifs qui soient super ouverts, et qui se montrent réellement intéressés par nos coutumes donc je ne vois pas où est l’assimilation dans tout ça ?
Eh bien, montrer ouvertement sa différence auprès de l’autre « désolée de ne pas pouvoir vous rejoindre au restau, je suis un régime spécial », et reconnaitre qu’un non-juif a de grandes qualités (dont celle de nous accepter tels que nous sommes avec nos bizareries !), c’est un pas vers la non-assimilation.

Comprendre que le non-juif a à sa place dans ce monde, c’est connaitre la sienne ! Je suis juif. Je dois étudier la Torah tous les jours pour ma survie, pour la survie de mon peuple, pour diffuser la lumière, bien avant et bien après Hanoukka ! La date du 25 Kisslev est posée sur le calendrier est non seulement une célébration mais une piqure de rappel de ce pouvoir que nous détenons ! Nous pouvons éclairer notre monde et tout ce qui nous entoure, par des paroles de Torah.

D’ailleurs, on observe bien la puissance de notre lumière avec cette sensation que nous les juifs, sommes partout sur le globe ! Comme le titre du film (flop ?) de Yvan Attal : Ils sont partout ! Fait étrange, étant donné qu’en terme de nombre, notre peuple représente que dalle en termes de population.

Comment l’illusion d’être partout a-t-elle était créée si nous sommes si peu en nombre ?

La réponse est simple : là où se trouve un juif, il représente une flamme 🔥🔥qui peut prendre plusieurs formes : une mèche, une torche, un feu ardent et s’il exploite tout son potentiel, il peut même parfois être la source d’un incendie de Torah. Tels que les grands Rabbanim de ce monde qui passaient leur vie à éclairer les autres (toutes religions confondues!) en diffusant la Torah c’est lutter contre l’assimilation mais aussi gagner en indépendance de réflexions qui permet l’avancement de ce monde.